Climatisation : Mitsubishi met de l’eau dans son R410A

Alors que la réglementation sur les gaz fluorés se renforce, Mitsubishi prend le parti de commercialiser une technique mixte. Elle n’emploie non pas un, mais deux fluides transports : le traditionnel R410A et l’eau. La charge de ce dernier s’en trouve réduite.

 

L’hybride a le vent en poupe. Dans l’automobile et le chauffage, le mélange de ressources renouvelables et fossiles devient la norme à suivre. Mitsubishi Electric a choisi d’appliquer le concept à la climatisation. Son nouveau système Hybrid Variable Refrigerant Flow (HVRF) combine deux fluides de transport d’habitude séparés : l’eau glacée et le gaz fluoré R410A. Outre des résultats thermiques intéressants, le croisement réduit la quantité de R410A nécessaire au fonctionnement de l’installation. «  Nous atteignons des coefficients de performance supérieures à 6 avec une masse de produits fluorés inférieure de 40 % à une climatisation à détente directe classique », souligne Christel Mollé, directeur marketing adjoint de la division chauffage et climatisation de Mitsubishi Electric Europe. Un avantage commercial au moment où la réglementation se durcit à l’encontre de ces composés chimiques. Le groupe a réalisé ses premières installations durant l’été 2015, et s’apprête à présenter son produit lors d’un tour de France en mai et juin prochain.

A l’image d’autres industriels japonais, Daikin ou Toshiba, Mitsubishi est l’un des piliers historiques de la climatisation et du chauffage par détente directe. Ce procédé consiste à transformer chaque émetteur thermique (des cassettes ou des consoles qui soufflent de l’air froid ou chaud) de la construction en élément d’une pompe à chaleur (PAC) réversible. Le fluide frigorigène voyage entre des unités extérieures et des unités intérieures de diffusion. Il prélève des calories dans l’air puis les amène dans les pièces, ou le contraire, suivant la demande. Un dispositif électronique régule la quantité de fluide en circulation en fonction des températures de consigne. On parle de système à débit de réfrigérant variable (DRV), ou à volume de réfrigérant variable (VRV).

 

Le R410A dans le collimateur de la F-gas

 

Cependant, cette technique éprouvée est remise en cause par le règlement européen F-gas. Il impose des quotas progressifs aux producteurs de gaz à effet de serre fluorés. Dans la liste des fluides concernés se trouve le mélange R410A, utilisé dans la majorité des climatiseurs et des PAC actuels. En outre, la norme EN 378 limite aussi l’usage de ce produit dans les établissements recevant du public, notamment les hôtels. Les constructeurs, poussés par ce changement de conjoncture, commercialisent depuis quelques années en France des techniques alternatives, moins dépendantes de ces composants chimiques. Mitsubishi Electric a opté pour le mariage de ses équipements traditionnels avec des méthodes fondées sur l’eau.

En effet, le HVRF conserve les unités extérieures de ces prédécesseurs. « Elles sont similaires à nos modèles DRV », indique Christel Mollé. Le R410A y puise ou y rejette des calories dans l’air. Au lieu de continuer sa route vers les émetteurs intérieurs, le fluide passe par un boîtier de récupération d’énergie. Dans cette enceinte, il chauffe à 43 °C de l’eau de ville, ou la refroidit à 10 °C. L’appareil est aussi relié par des tuyaux à 8 ou 16 émetteurs intérieurs. Selon les températures choisies par les usagers, il envoie à chacun le volume d’eau chaude ou froide correspondant. De la sorte, un bureau peut ainsi être chauffé et la salle de réunion voisine refroidie. « Une unité extérieure peut alimenter jusqu’à trois boîtiers de récupération. La liaison frigorifique entre les deux équipements mesure seulement trois ou quatre mètres, précise le directeur marketing adjoint. Cette configuration présente un avantage dans l’optique d’une certification Breeam. Avec une installation à détente directe, la grille d’évaluation accorde des points uniquement si l’évalué possède des détecteurs de fuite de gaz sur son circuit thermique. » La firme compte ainsi séduire les hôpitaux, les hôtels, ou les établissements de bureaux à la recherche d’un dispositif haut de gamme, à l’empreinte environnementale réduite.

 

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