Réfrigération : le CO2 transcritique entre en exploitation

PAR JEAN-FRANÇOIS PREVERAUD PUBLIÉ LE À 10H33

Réfrigération : le CO2 transcritique entre en exploitation

Une première en France

A la fois plus écologique et plus économique, la première installation française de réfrigération utilisant la technologie du CO2 transcritique a été mise en service par Axima réfrigération chez Leonard Volailles.

Dans la mouvance de la migration vers des installations industrielles plus éco-responsables, Leonard Volailles, un négociant de volailles installé à Verdun (55), a mis en exploitation pour la première fois en France, une installation de réfrigération réalisée par Axima Réfrigération, fonctionnant avec la technologie du CO2 transcritique.

Cette technologie, qui rencontre un réel succès en Europe du nord, ainsi qu’en Allemagne, en Suisse et en Grande-Bretagne, utilise un fluide ‘‘naturel’’, le CO2, à la place des fluides frigorigènes issus de l’industrie chimique. Ceux-ci possèdent des potentiels de réchauffement climatique plusieurs milliers de fois supérieur au CO2. Par exemple, le R404a, fluide couramment utilisé en réfrigération, a un potentiel de réchauffement climatique 3 800 fois supérieur à celui du CO2.

Mais les performances de ces systèmes transcritiques sont fortement liées à la situation géographique de l’installation. Plus le climat est froid, plus l’écart de performances au regard d’une solution classique est élevé, ce qui explique le développement important de cette technologie en Europe du nord.

10 % d’économie d’énergie en prime

L’installation de Leonard Volailles, mise en service fin 2010, a une capacité de 75 kW de froid positif et 5 kW de froid négatif. Elle est de type booster, comprenant un étage de compression pour le froid positif et un étage de compression pour le froid négatif, le tout installé dans une seule machine monobloc.

La particularité de la technologie CO2 transcritique réside dans l’impossibilité à condenser le CO2 lorsque sa température dépasse 31°C, en moyenne 21°C au-dessus de la température ambiante, mais aussi dans les pressions élevées supérieures à 100 bar du côté haute pression du circuit frigorifique. Malgré ces contraintes l’ensemble des composants (compresseur, tuyauterie, vanne…) se révèle nettement plus compact qu’une installation à base de fluides frigorigènes classiques, grâce aux propriétés physiques du CO2.

L’utilisation de la technologie CO2 transcritique sur cette installation fait qu’elle est moins vorace en énergie, de l’ordre de 10 %, qu’une installation de réfrigération traditionnelle. On évite ainsi un rejet annuel de l’ordre de 100 tonnes de CO2, ce qui lui a valu d’être subventionnée en partie par l’ADEME.

De plus, ces installations sont également propices à la récupération de chaleur. Elles atteignent des températures élevées vue la température de refoulement supérieure à 100°C, aspect intéressant notamment pour l’industrie agroalimentaire, forte consommatrice d’eau chaude sanitaire.

Axima Réfrigération estime que cette technologie basée sur le CO2 transcritique est bien adaptée à des puissances allant jusqu’à 250 kW en froid positif pour divers secteurs comme l’industrie agroalimentaire ou la grande distribution. La production en plus grande série des composants nécessaires aidera à réduire le surcoût d’investissement et favorisera sa pénétration sur le marché français, tout comme le durcissement des contraintes réglementaires sur les fluides frigorigènes.

Jean-François Prevéraud

Pour en savoir plus : http://www.aximaref.com

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